Pouvez-vous nous éclairer sur la différence entre la chirurgie plastique et la chirugie esthétique réparatrice ?
La chirurgie plastique est une spécialité chirurgicale qui répare ou remodèle une forme du corps. La chirurgie réparatrice et esthétique n’est qu’une partie de la chirurgie plastique, qui est un vaste domaine. La chirurgie plastique est une spécialité chirurgicale qui répare ou remodèle une forme du corps. La chirurgie réparatrice et esthétique n’est qu’une partie de la chirurgie plastique, qui est un vaste domaine. On peut dire que la chirurgie esthétique n’a pas pour objet de soigner une maladie, mais d’apporter un mieux-être. Dans la chirurgie réparatrice, le patient a déjà des séquelles de traumatismes, de brûlures, des malformations… Le but de cette chirurgie est d’essayer de lui rendre un aspect «normal» au prix de plusieurs opérations.
Que dites-vous de la tendance des Algériens à recourir de plus en plus à la chirurgie esthétique, notamment à l’ère des réseaux sociaux et des filtres ?
L’intérêt pour la chirurgie esthétique n’est pas nouveau et comme partout ailleurs, notre pratique est le reflet de notre époque. Le profil des patients a beaucoup changé. On reçoit des patients de plus en plus jeunes, aussi bien de sexe féminin que masculin soucieux de leur apparence. Ils s’adressent à la chirurgie pour la moindre disgrâce.Il est indéniable qu’internet en général et les réseaux sociaux plus particulièrement, ont radicalement influencé le comportement des patients. Comme dans beaucoup d’autres domaines, ils arrivent chez nous surinformés, souvent avec des idées préconçues fausses et dangereuses qui circulent sur internet. Des informations souvent véhiculées par des réseaux de tourisme médical, à la démarche purement mercantile.
Quels sont les principaux motifs de la demande de chirurgie esthétique ?
Beaucoup de demandes sont objectives, comme corriger une disgrâce évidente (nez, seins ou masses graisseuses…). Dans d’autres, les motifs sont d’ordre professionnel. Le look agréable est une nécessité dans certaines professions. Dans certains cas, nous nous retrouvons devant des patients qui ont carrément un trouble avec leur image. Ce qui n’est pas le cas pour la chirurgie réparatrice qui n’est demandée que par des patients qui présentent déjà des séquelles de brûlures, de cicatrices après traumatismes ou des malformations. Dans ce type de chirurgie, le résultat fonctionnel passe avant le résultat esthétique.chirurgie réparatrice, j’ai collaboré avec les services de neuro-chirurgie des CHU de Blida et Bab El Oued, surtout pour le traitement des grands spina-bifida, malformation congénitale invalidante nécessitant des interventions lourdes. Nous avons développé des techniques simples et efficaces reconnues et utilisées dans beaucoup de pays. Exemple éclatant de synergie entre les secteurs public et privé.
Le secteur de la chirurgie esthétique et de la médecine esthétique est miné par des charlatans. Quel en est la cause ? Et quelles solutions proposez-vous ?
Nous disposons d’excellents chirurgiens plasticiens en Algérie. C’est indiscutable ! Toutefois, faute de dispositions légales, l’exercice de la profession n’est pas réglementé. Autre problème : beaucoup de confrères exercent sans les compétences nécessaires. Certes, ce problème se pose dans beaucoup de pays, même dans les plus développés mais il faut absolument y remédier. Dans l’attente d’une réglementation, il appartient aux patients de se renseigner sur les compétences du praticien, sa moralité et surtout ne pas hésiter à demander des références. Le patient doit s’assurer que c’est son chirurgien qui fera le suivi post-opératoire. Je n’insisterai jamais assez sur ce point.
On me pose souvent la question : où peut-on trouver une information crédible en chirurgie esthétique ?
Avant tout, il faut faire confiance à son médecin certes, mais ne pas hésiter à poser des questions et surtout à demander d’autres avis. L’avis chirurgical doit primer sur les autres critères. Pour ma part, j’ai un blog sur mon site internet où je publie des articles de vulgarisation sur des sujets d’intérêt pour le public algérien. Mais comme je l’ai dit, rien ne remplace une consultation.
Certains médias laissent entendre que l’Algérie pourrait être la future destination du tourisme médical…
Pour être honnête, le mélange des genres contenu dans l’expression me rend perplexe. La médecine vise la santé et le bien-être, tandis que le tourisme vise les loisirs. L’Agérie est devenue la cible privilégiée de tous les pays qui s’adonnent à ce business. Le tourisme médical tend à banaliser le geste chirurgical au même titre qu’un soin de beauté. Or, ce n’est pas le cas. Cette idée est fallacieuse, car aucune chirurgie n’est anodine. Chaque patient est unique.Le geste chirurgical approprié ne pourra être déterminé que suite à une consultation détaillée durant laquelle même le profil psychologique doit être pris en compte. Il faut savoir que dans le cas du tourisme médical, le patient n’a pas le choix du chirurgien qui va l’opérer et que celui-ci n’est aucunement responsable du suivi post-opératoire.Ce qui, pour moi, devrait être primordial dans le choix du patient. En cas de problème sérieux, le patient «touriste» a très peu de recours. Hélas, on reçoit beaucoup de patients victimes de ce tourisme. Souvent, les chirurgiens algériens rechignent à les prendre en charge car ils n’ont aucune information sur les gestes subis. Fréquemment aussi, les patients n’ont même pas de protocole opératoire.